Un jour de septembre où il faisait encore très chaud, je revenais de l’école avec ma fille qui venait de commencer sa première année d’école. J’étais plutôt sereine et en forme, je le précise car dans ces cas là tout nous semble plus léger, même la résolution d’un problème. Et un problème il y en avait un… Nous avions fait quelques mètres et ma fille me demandait de l’eau. Pas vraiment un problème me direz-vous, sauf que je n’avais pas d’eau dans mon sac à main et ma fille était entrée en résistance tel un mulet lorsqu’il ne veut plus avancer. Elle était maintenant assise par terre comme un assoiffé en plein désert ne pouvant plus parler, ne sachant plus que râler pour avoir de l’eau. Ma première réaction et celle que nous avons toutes et tous dans ces cas là, fut d’essayer de la raisonner.
– Ecoute arrête un peu… tu auras de l’eau quand on sera à la maison, c’est au bout de la rue…
– non je veux de l’eau maintenant, j’ai trop soif…
Beaucoup de parents reconnaîtront cette situation où quoi que l’on fasse pour essayer de raisonner l’enfant, rien ne fonctionne. Mais cette fois-ci, il se passa un truc ! Avec toute ma sincérité, je commençais à m’intéresser à la demande de ma fille et la suite fut comme une scène irréelle.
– je vois que tu as vraiment très très soif…
– ouiiii (en gémissant)
– tu voudrais boire quoi ?
– de l’eau.
– ha oui de l’eau. Et de l’eau très froide ou de l’eau normale ?
– de l’eau très froide !
Ma fille s’était relevée, prise par l’enthousiasme de ces questions réponses qui parlaient de son besoin. Je continuais les questions :
– Ok de l’eau très froide. Et dans un grand verre ou un petit verre ?
– Un grand ! (Sourire enthousiaste) – Ok. Avec une paille ou sans paille ? – Avec une paille !
– Ok, tu voudrais de l’eau qui pique ?
– Nannnn Mamannnn (sourire béat). Tu te souviens quand vous m’avez donné de l’eau qui pique sans me le dire…? C’était rigolo (rire)
Nous étions arrivées à la maison et la conversation aurait pu continuer encore longtemps…
A ces âges là (entre 0 et 5 ans) lorsque l’enfant a un besoin ou un désir, nous ne pouvons pas réussir à le raisonner car il est tout entier dans sa frustration et n’a pas encore les capacités cérébrales pour devenir raisonnable.
Une des solutions que nous avons, c’est de sincèrement s’intéresser à sa demande, même si nous ne pouvons pas ou ne voulons pas y répondre. Après tout… Si mon enfant a envie de cette superbe voiture téléguidée dans le supermarché où nous sommes, il a bien le droit d’en rêver et je peux m’y intéresser… Cette démarche (de s’intéresser sincèrement) suffit parfois à éviter une colère, qui serait survenue si j’avais coupé court en disant « NON ! »
Dans un autre article, je vous parlerai même de partir dans ses rêves.