Il est bien bizarre ce défi, mais nous allons comprendre qu’il a tout son sens…
Voici un exemple pour bien comprendre :
Adrien mon enfant de 6 ans est le dernier d’une fratrie. Depuis le début du week-end il s’ennuie, car ses frères et sœurs sont invités chez leurs copains. Moi j’ai des tas de choses à faire et j’aimerais consacrer les quelques minutes qui vont me rester à un peu de repos.
Adrien vient me réclamer de faire un gâteau. Comme il s’ennuie et que je n’ai pas envie qu’il se mette encore devant la télé, je lui dis oui. Mais ce n’est pas un « oui de bon cœur »… c’est un « oui » poussé par la culpabilité, Je ne joue pas assez avec mes enfants…
Quand Adrien mettra du blanc d’œuf par terre en cassant les œufs, il est fort probable que je m’énerve très vite. Ou si j’arrive à prendre sur moi et à ne pas m’énerver ce ne sera ni un moment paisible, ni un moment de plaisir.
N’aurait-il pas mieux valu lui dire non…? Pour moi, comme pour lui…
Comment va t-il vivre ses frustrations d’adulte, si je ne lui laisse pas vivre des frustrations maintenant ?
Un « oui de bon cœur » c’est lorsque je suis disponible, que j’ai vraiment envie de dire oui, lorsque je le décide (sans en être forcé(e)).
Un « oui de bon cœur » avec toute sa sincérité me permet d’expliquer à mon enfant que je dis oui par plaisir. Dans une autre situation je pourrais plus facilement l’aider à comprendre que je ne dise pas oui, car ce ne serait pas « un oui de bon cœur ».
Ainsi le « oui de bon cœur » justifiera le « non ».
Un « non » c’est lorsque je ne peux pas, lorsque je n’ai pas envie, lorsqu’une chose est interdite, lorsqu’une autre est dangereuse.
Quand je dis non à mon enfant je lui explique, je lui apprends, je suis à l’écoute de sa déception, mais je reste ferme, convaincue que ce « non » est nécessaire pour sa construction.
Souvent le NON s’impose : il n’est pas négociable.
C’est le cas par exemple dans une situation ou l’enfant demanderait de faire de la peinture sur la belle table du salon.
C’est le cas aussi lorsqu’une règle est à respecter. Je dis NON à mon enfant qui souhaite passer sous la barrière pour caresser le poney.
Dans un prochain défi, nous ferons la part des choses entre les besoins et les désirs de l’enfant. Une autre étape pour apprendre à dire « non ».